Dans un métier aussi impliquant que le nôtre, il est tentant de viser la perfection : vouloir tout anticiper, tout gérer, tout réussir. Pourtant, comme le rappelait Donald Winnicott, célèbre pédiatre et psychanalyste, les enfants n’ont pas besoin de figures parfaites, mais de présences suffisamment bonnes.
Ce concept, appliqué à l’éducation, est libérateur. L’enseignant « suffisamment bon » est celui qui offre un cadre sécurisant, une attention sincère, et une disponibilité émotionnelle — sans chercher à effacer toute frustration ou à tout contrôler. Il accepte que certaines journées soient moins fluides, que certains élèves résistent, que des maladresses surviennent. Et surtout, il fait confiance au processus.
Loin de nuire à l’élève, ces petits accrocs font partie de son développement : ils lui permettent d’expérimenter la tolérance à la frustration, d’exercer sa souplesse psychique, et de se construire dans la réalité d’un monde imparfait mais fiable.
Dans notre quotidien au LIFT, nous valorisons cette approche humaine et incarnée de l’enseignement. Être un bon professeur, ce n’est pas viser l’irréprochable, mais être suffisamment présent, suffisamment attentif, suffisamment juste – et avoir le courage, parfois, de faire avec l’imprévu.