Nos mécènes
Bonjour David,
Vous avez été le premier mécène à croire en notre projet, et à nous aider, que ce soit par du temps et des compétences (le logo du LIFT a été dessiné par votre équipe !) que par le financement des coûts de démarrage de l’école. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous et votre parcours à Taiwan ?
Bonjour. Je suis très heureux de pouvoir dire quelques mots sur mon implication dans le LIFT. Je suis originaire de Nime, j’ai grandi dans le sud de la France. J’ai arrêté les études très vite. J’ai travaillé dans la restauration pendant plusieurs années puis je suis retourné à l’école une première fois pour suivre un BTS en action commerciale, tout en continuant de travailler dans la restauration, puis une seconde fois, à 25 ans, en sup. de co., puis en master en gestion / entrepreneuriat. J’ai fait mes études en apprentissage, dans des Casinos, puis en contrôle de gestion au sein de Coca-Cola. Je me suis spécialisé en contrôle de gestion et en finance, et j’étais positionné en remplacement des congés maternités, car cela est une bonne façon de changer souvent d’entreprises, de voir les différents cycles financiers. Cela m’a permis d’entrer en “fast-track” pour être CFO pour une entreprise française en Chine. Mais je me suis aussi à cette époque marié à une Taiwanaise, qui a eu une opportunité importante à Taiwan, donc je me suis retrouvé à Taiwan, sans avoir réellement d’opportunités dans ma spécialité.
Après un an à Taiwan, j’ai rencontré la personne qui allait devenir mon associé. Il m’a recruté comme business analyst dans sa start-up, qui était alors en difficulté. En 2015, je suis devenu partenaire, puis nous avons lancé une deuxième entreprise, puis une nouvelle entreprise tous les ans par la suite, ainsi qu’un “venture studio” pour débloquer les idées. Nous avons créé un groupe de 150 personnes, jusqu’à la première vente en janvier 2020 et le partage des entreprises entre les partenaires. Aujourd’hui je suis à temps plein sur Termly, qui propose des mises en conformité légales pour les PME. Nous avons 600 000 clients, et on collecte 45 millions de consentements par mois. Aujourd’hui notre groupe, spécialisé dans le SAS, est constitué de 85 employés, nous travaillons pour un tiers sur les Etats-Unis, un tiers en Asie et un tiers en Europe.
J’ai ainsi toujours été plus proche de la communauté d’affaires taïwanaise que française ici.
Comment avez-vous rencontré l’équipe du LIFT ?
J’ai rencontré Stéphanie Froissart par hasard en 2018 lors d’une réunion avec la députée Anne Genetet pour une rencontre avec la communauté française. C’était la première fois que je rencontrais la communauté française à Taipei, et j’ai découvert les problématiques de l’enseignement en français. J’ai été très sensible au fait qu’il n’existait que très peu d’écoles à Taiwan qui se démarquent de l’éducation traditionnelle taïwanaise et pas d’écoles internationales compétitives en termes de prix. Les communautés étrangères à Taiwan ne sont pas les mêmes que celles de Hong-Kong ou Singapour où les communautés expatriées peuvent se permettre de payer des écoles internationales très coûteuses. J’ai été très sensible à cette idée de créer une école républicaine, plus ouverte et plus inclusive, qui accueille des élèves de nationalité taïwanaise, car j’ai scolarisé ma fille dans une maternelle internationale, et c’est en ayant eu besoin de montrer son passeport français lors de l’inscription que je me suis rendu compte à quel point les taiwanais étaient privés de ces écoles internationales.
A la sortie du meeting, j’ai proposé de mettre à disposition des ressources, soit logistiques, par exemple en termes de locaux, de ressources en graphisme. Stéphanie et les parents qui l’accompagnaient à l’époque ont pris cette offre; j’ai embauché le premier chef de projet du LIFT, afin de faire un don pour ce projet.
Qu’est-ce qui vous a poussé à financer ce projet ? Quelles idées vous ont plu dans la vision portée par cette école ?
Certes il avait le projet et l’équipe, mais en réalité, cela fait partie de mon histoire personnelle. Un de mes partenaires a été diagnostiqué jeune d’un cancer assez agressif, et nous avons dû épauler ce collègue qui avait des enfants en bas âge. Cela nous a profondément marqué, nous a incité à reconsidérer le sens que nous donnions à ce que nous faisions. Suite à sa rémission, on a réfléchi à notre chance d’être là où on est et le groupe a pris l’habitude de faire des donations, sans les valoriser, de façon discrète. Le LIFT s’intégrait dans cette démarche.
Quel regard portez-vous sur les premiers pas du LIFT ?
Faire décoller ce projet n’a vraiment pas été facile, ce fut un vrai parcours du combattant, des épreuves difficiles. Le projet a évolué depuis en termes de timeline: on visait très gros et très vite, avec de gros investissements, puis vous vous êtes repositionnés sur une vision plus réaliste à court et moyen termes. Le rythme dont le projet est réalisé est un peu différent, mais la philosophie reste la même, celle d’une école républicaine, ouverte aux taiwanais, inclusive, trilingue. Et c’est ce qui importe à l’échelle d’une classe; peu importe qu’il y en ait 5 ou 1.
Quels conseils souhaitez-vous donner à nos équipes en tant qu’entrepreneur ?
C’était la bonne stratégie, la plus viable. En temps qu’entrepreneurs qui n’ont jamais levé de fonds, nous sommes très familiers d’une vision pragmatique du développement plutôt que liés à des prises de risque. Le LIFT correspond à ma vision d’entrepreneur, celle d’une prise de risque maîtrisée, plutôt qu’une croissance à tout prix. Je vois beaucoup de projets qui lèvent beaucoup de fonds, qui sont très ambitieux, et qui acceptent une part de risque important. Cela je ne le vois pas dans une école; on ne monte pas une école pour la revendre dans les 5 ans. On bâtit une marque dans la durée; c’est certes moins prestigieux, mais ce qui importe c’est l’éducation que les enfants vont recevoir, pas la dimension épique de la création ou du développement. La croissance vient après, et cela me rend heureux de voir que le LIFT a réalisé cela.
Quelle est l’école idéale pour vous ?
Mon rêve a toujours été de retourner m’installer dans le sud de la France avec ma famille. Nous y réfléchissons beaucoup. Mais le LIFT a posé une nouvelle problématique, inattendue: le LIFT correspond exactement à l’école que je souhaite pour mes enfants! Sans le LIFT, il n’y aurait aucun doute sur un retour en France. Nous nous sommes installés à Hualian pour la qualité de vie, mais le LIFT contribue réellement à l’attractivité de Taipei, à tel point que nous considérons de nouveau cette ville que nous connaissons pourtant bien comme un choix possible.
Je suis très reconnaissant à l’équipe du LIFT pour m’avoir permis de participer à cette aventure, et je suis très impressionné par le travail accompli par les équipes. J’ai hâte de pouvoir visiter l’école dans les prochaines semaines.